Le contact improvisation est né au début des années 70 aux Etats Unis et développé par Steve Paxton. Fondé sur le contact physique entre deux personnes ou plus qui fait naître le mouvement et le nourrit. « Cette technique joue avec les lois physiques liées à la force de gravité et sur les relations établies entre les protagonistes ». Véritable technique, il bouleverse les relations sociales conventionnelles, balaie les tabous concernant le toucher et offre en même temps à tous un champ nouveau d’exploration du mouvement.
Par le biais de la danse contact improvisation, on engage l’interaction motrice, on porte, propose des appuis, on bouscule parfois les partenaires pour leur permettre de visiter d’autres formes posturales et motrices. Les partenaires doivent s’accorder pour bouger ensemble se donnant mutuellement appui ce qui peut donner lieu à des improvisations surprenantes, parfois acrobatiques.
En effet, dès ses origines, la danse contact se nourrit de pratique physique autre que la danse : Aïkido, Tai Chi Chuan, gymnastique, atlétisme, analyse du mouvement, toutes les disciplines caractérisées par une pensée et un regard particulier sur le corps (définition du contact improvisation d’après le dictionnaire Larousse de la Danse – le MOAL – 1999, Page 705). La danse contact improvisation s’est développée sous forme d’un réseau aujourd’hui implanté dans de nombreux pays et dispose d’une revue spécifique Contact Quarterly Dance Journal.
C’est une discipline démocratique incluant danseur et/ou non danseur, une danse où l’esthétisme est modifié par la priorité donnée à l’écoute et à la confiance des partenaires (altruisme, rapport de force et de puissance, ligne de fuite, plaisir et intérêt partagé). Le contact nécessite fluidité dans les rencontres aiguisant la sensation kinesthésique, apaisant l’effet lié à la prise de risque et au danger, développant la volonté ou la non volonté dans l’intention directrice du mouvement (décision, adaptation, disponibilité). L’improvisation, induite par les conditions de cette pratique, précise les problèmes de décision; les désirs de faire et d’être agi, la disponibilité à l’instant.
Plus simplement, la danse contact permet l’altérité, la réciprocité et l’égalité entre les danseurs. Fondée sur les mécanismes naturels du mouvement et sur la communication entre êtres humains, cette discipline est idéale pour travailler sur la rencontre entre personnes valides et non valides.
I. Brunaud
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